Grève des enseignants : près de 250 écoles primaires fermées à Paris ce jeudi

De nombreux syndicats d’enseignants appellent à la grève ce jeudi 13 janvier. Le corps enseignant dénonce notamment des changements constants du protocole sanitaire dans les écoles primaires depuis la rentrée de janvier 2022. À Paris, un rassemblement intersyndical se tiendra Place Edmond-Rostand à partir de 14 heures.

Les professeurs des écoles sont remontés. Plusieurs syndicats enseignants appellent à la grève ce jeudi 13 janvier 2022 dans toute la France. Ils dénoncent notamment un changement constant du protocole sanitaire dans les écoles depuis la rentrée de janvier 2022. Les comités parisiens appellent à un rassemblement place Edmond-Rostand à partir de 14 heures. 250 écoles primaires de la capitale seront fermées.

Ce lundi 10 janvier, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé de nouvelles mesures censées alléger le protocole sanitaire dans les écoles primaires. Désormais, les enfants cas contacts n’ont plus besoin d’effectuer de tests PCR ou antigénique dans les pharmacies mais peuvent seulement réaliser un autotest à J0, J+2 et J+4. Pour que les élèves puissent regagner leurs classes, une attestation sur l’honneur doit être fournie par les parents à l’issue du premier test (qui doit être négatif).

« Le désengorgement des pharmacies est la seule raison qui justifie cet assouplissement du protocole. Cela ne change rien pour les écoles » dénonce Monsieur Lalle, le responsable premier degré du syndicat enseignant UNSA-75. Ces mesures, annoncées seulement une semaine après l’entrée en vigueur du dernier protocole (le 3 janvier 2022), suscitent la colère des personnels de l’éducation nationale qui estiment que ce nouveau protocole n’est pas vraiment plus léger que le précédent.

Un manque de protection et de communication

L’un des motifs principaux de mécontentement des professeurs reste la désorganisation de la vie des classes, engendrée par un protocole sanitaire qui, selon eux, n’assure pas la protection des enfants, des enseignants et des familles. Monsieur Lalle évoque « des vies de classes totalement bouleversées » avec des départs et des retours d’enfants au compte-gouttes. Au final, cet absentéisme dans les classes perturbe l’apprentissage des élèves et ne permet pas de garantir « la continuité pédagogique »,  assure le responsable du premier degré de l’UNSA-75. « Bien sûr, on ne veut pas que les classes ferment, mais si c’est la seule solution pour que tout le monde soit en sécurité, alors il va falloir se poser la question », estime-t-il.

« Il y a un manque d’anticipation au niveau de la gestion de la crise sanitaire, on apprend les nouvelles mesures dans la presse, c’est vraiment une absence de considération du Ministère à l’égard de ses employés », lance Monsieur Lalle. Pour le syndicat de l’Unsa-75, il y a une absence totale de communication de la part du Ministère de l’Éducation envers le corps enseignant. « Le protocole annoncé le 10 janvier devait être mis en application dès le lendemain mais, au final, personne ne sait vraiment », déplore Monsieur Lalle.

Un mouvement de grande ampleur

Le mouvement de grève lancé par le corps enseignant s’annonce conséquent. Sur l’ensemble du territoire, le premier syndicat d’enseignants du premier degré, le Snuipp-FSU, estime à 75 % le taux de grévistes ce jeudi. À Paris, près de « 250 écoles primaires sur 640 seront fermées », annonce Monsieur Lalle. Certaines écoles ouvriront leurs portes mais une minorité d’enseignants assureront leurs cours. « Il est rare que nous ayons une grève qui soit autant suivie », rapporte-t-il. Dans la capitale, un rassemblement est prévu Place Edmond-Rostand à partir de 14 heures. Les manifestants se déplaceront ensuite jusqu’à la rue de Grenelle, où siège le Ministère de l’Éducation Nationale.

Sur Twitter, les réactions à cette manifestation fleurissent, accompagnées du #13 janvier.

Charlotte Benatti