La Nuit de la Solidarité « ne révèle pas la totalité des personnes SDF » pour le président de la SSVP Paris
Mise en place pour recenser les personnes SDF, la Nuit de la Solidarité se tiendra dans la soirée du jeudi 20 janvier à Paris et dans d’autres communes d’Île-de-France. Pour Jérôme Perrin, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Paris (SSVP), ce dispositif ne permet pas de révéler pas la totalité des sans-abris.
C’est un exercice « intéressant » mais pas « exceptionnel » d’après Jérôme Perrin, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) Paris, à propos de la Nuit de la Solidarité. Cet évènement consiste à recenser les personnes vivant dans les rues. Il se tiendra notamment dans la capitale le soir du jeudi 20 janvier 2022. Initiée par la métropole de Paris, la Nuit de la Solidarité réunit chaque année près de 2 000 bénévoles parisiens. Ces derniers sillonnent les rues de la capitale et proposent un questionnaire anonyme aux personnes sans-abris afin de mieux connaître leurs besoins.
Des chiffres à analyser
Pour rappel, 2 289 sans-abris ont été recensés lors de la Nuit de la Solidarité du 25 mars 2021. Néanmoins, ce type d’opération ne permet pas de révéler la « totalité des gens sans domicile fixe », lance le président de la SSVP Paris. Pour diverses raisons, quantifier le nombre précis de personnes SDF semble être mission impossible. En effet, certaines personnes vivant dans les rues s’isolent dans des coins retirés pour ne pas être vus. « Souvent, les femmes sans-abris se cachent parce qu’elles craignent la violence », déplore Jérôme Perrin.
De plus, les personnes vivant dans des hébergements d’urgence ou logées chez un tiers ne peuvent pas être recensées lors de la Nuit de la Solidarité. Pourtant, elles sont bel et bien considérées comme sans domicile fixe. En général, le taux de personnes sans-abris est important en Île-de-France parce que les personnes précaires, françaises ou étrangères, ont tendance à se réfugier dans la capitale. Il y a « une concentration de problématiques liées au logement à Paris » alors que « des places d’hébergements sont disponibles dans des communes plus modestes de province » déplore Jérôme Perrin.
Un besoin toute l’année
« La Nuit de la Solidarité reste un évènement annuel. Un engagement ponctuel c’est bien, c’est honorable, mais nous avons besoin de bénévoles toute l’année » souligne le président de la SSVP Paris. Si pour lui, la Nuit de la Solidarité est un bon moyen de sensibiliser les gens à la précarité, il ne faut pas oublier que le tissu associatif fonctionne toute l’année.
Même si certains membres de la SSVP Paris répondront présents à l’évènement, ce n’est pas une mission « exceptionnelle » pour ces agents qui sont « régulièrement au contact des sans-abris » explique-t-il. Composée de 800 bénévoles, la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Paris effectue des maraudes une fois par semaine tout au long de l’année.
Charlotte Benatti
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