Trois élus locaux de Seine-Saint-Denis et de Paris ont lancé une pétition pour demander à l’État de mettre en œuvre « une politique qui honore la République » et mettre fin au drame sanitaire qui se joue, depuis le déplacement de 200 consommateurs de crack, au sein du square de la Porte de la Villette.
Le 24 septembre dernier, le Préfet de Police de Paris a ordonné le déplacement de 200 consommateurs de crack d’un parc parisien, vers le square de la Porte de la Villette, plus excentré. Depuis, élus, commerçants, collectifs et riverains de la Seine-Saint-Denis interpellent le gouvernement afin qu’une solution soit apportée à ce problème de santé publique. Ainsi, le mardi 28 septembre, 36 élus de tous bords avaient adressé une lettre au premier ministre Jean Castex afin qu’il prenne « les mesures qui s’imposent ». Près de trois mois plus tard, trois élus locaux ont lancé, ce mercredi 22 décembre, une pétition accompagnée d’une lettre ouverte adressée, cette fois ci, au président de la République.
Dans ce courrier, les trois signataires, François Dagnaud, Maire du 19e arrondissement, Karine Franclet, maire d’Aubervilliers et Bertrand Kern, Maire de Pantin, enjoignent Emmanuel Macron d’engager « une politique qui honore la République » et « de mettre fin à cette honte ». En effet, les auteurs du texte alertent sur une situation qui s’enlise alors qu’elle avait été annoncée comme provisoire. « Le ministre de l’Intérieur avait promis que cela devait durer ”quelques heures ou quelques jours” », rappellent les trois élus.
Afin de sortir d’une situation qu’ils jugent « dramatique », notamment suite à la mort par overdose d’une jeune toxicomane, les auteurs de la pétition demandent au président de la république de « prendre en charge ces personnes et de les soigner ». Ils réclament, entre autres, que soient réquisitionnés des bâtiments vacants pour en faire des lieux d’hébergement d’urgence et d’engager des parcours de sortie d’addiction, au sein de l’hôpital quand cela est nécessaire.
Autant de propositions qu’ils jugent constituer les premiers pas d’une politique décente et ambitieuse sur la question et dont ils assurent qu’elle est de la compétence de l’État. « Il est de la responsabilité de l’État de prendre en charge ces personnes pour les soigner. Nos villes, nos territoires, nos départements, nos régions, n’ont ni les moyens ni les compétences de piloter les politiques de santé publique indispensables face à la toxicomanie ni de venir à bout des trafics. »
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