La Seine–Saint-Denis lance un Observatoire contre les discriminations
Afin de lutter contre les discriminations, un phénomène qui toucherait 63 % des habitants de Seine–Saint-Denis, le département lance un Observatoire.
Difficultés pour trouver un logement ou un emploi, multiplication des contrôles au faciès… 63 % des habitants de la Seine–Saint-Denis déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de discriminations dans les cinq dernières années, selon un sondage Harris Interactive publié en mars 2021. Un phénomène, en hausse de 7 % par rapport à l’année 2019, auquel a décidé de s’attaquer le département en lançant, ce mardi 9 novembre, un Observatoire contre les discriminations et pour l’égalité. « Une première en France à l’échelle du département » se félicite la collectivité.
Quantifier et combattre les discriminations
Ce dispositif, inspiré de l’Observatoire des violences faites aux femmes, sera composé d’un conseil du vivre ensemble accueillant des associations, des citoyens et des experts et aura pour mission principale de quantifier les discriminations. Un premier pas indispensable pour les combattre. « Aussi révoltants que paraissent ce racisme et ce déni de droits en République française, l’un des premiers problèmes concernant la lutte contre les discriminations est de les rendre tangibles », assure le département. Pour mener à bien ce premier volet de sa tâche, l’Observatoire contre les discriminations pourra s’appuyer le baromètre des discriminations, une série d’étude conduite par l’institut de sondage Harris Interactive.
« Demander son ressenti à la population, c’est bien, mais on sait à quel point le ressenti peut être remis en question, notamment par l’extrême droite. Avoir des chiffres spécifiques au 93 est donc important pour montrer qu’il n’y a pas de débat possible : ces discriminations ne sont pas marginales, mais structurelles », renchérit la politologue Fatima Ouassak, cofondatrice du Front de mères, une association qui doit intégrer le Conseil du vivre ensemble, lors du lancement du dispositif, le mardi 9 novembre.
Une campagne de sensibilisation et de « testing »
En parallèle de ces outils de dévoilement d’une situation inacceptable, le département a également prévu de faire circuler une caravane qui parcourra la Seine–Saint-Denis pour informer la population sur ses droits et mener des campagnes de « testing » dans les domaines de l’emploi comme du logement. « Je souhaite que cet outil puisse contribuer par des innovations et des préconisations à des avancées nationales sur la lutte contre les discriminations. En Seine–Saint-Denis, nous refusons la fatalité et nous ne voulons pas être dans l’incantation », martèle Denis Stéphane Troussel, le président de conseil départemental.
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